Le recueil présente trois textes, trois histoires où l’imagination s’évade hors du réel, où les mots parlent de mystère, de peur et de fantômes. L’écriture est soignée et les descriptions sont très imagées. S’agit-il réellement d’un « Dieu fantôme » ou d’esprits malins qui égarent ceux qui les suivent sans méfiance ?
Les deux premiers textes sont plus courts, l’un nous parle d’une naine et de sa servante qui vivent dans un hôtel désert, l’autre d’une femme débarquée à la gare qui ne sait plus qui elle est ni d’où elle vient. Le troisième est le plus intéressant, et est mieux bâti ; c’est aussi le plus facile à saisir. La compréhension d’un texte fantastique n’est pas toujours chose aisée ! Le titre : « La maison de Rose Madame ». À l’étage, une chambre fermée à clef ; la mère d’Adeline s’en est enfuie quand celle-ci avait un mois. Dix ans plus tard, dans le froid, une femme pauvrement vêtue frappe à la porte, mais personne ne veut ouvrir. Tôt le matin, Adeline se faufile souvent en cachette et entre dans la chambre, malgré l’interdit de Rose Madame. Un certain matin, elle y trouve une souris couchée à terre, une morsure sévère au flanc. Assise dans un coin du salon, la fillette pleure la mort de la souris ! Retournée dans la chambre, elle est surprise par Rose Madame qui s’y est cachée : pourquoi es-tu montée ici ? Ta mère est morte ; son fantôme me l’a dit ! Elle lit pour l’enfant une lettre que la défunte lui a laissée, mais saute certaines phrases, entre autres : je pars seule mais tu diras à l’enfant que je reviendrai la chercher… Rose Madame et ses trois filles seront finalement ruinées ; une vengeance de la morte ?
Avis aux amateurs ! Si vous aimez les textes fantastiques, si vous vous laissez entraîner sans méfiance par des esprits malins, si vous parlez facilement avec les morts, vous êtes sans doute prêts à accompagner ici Diane Giguère.