À peine fictive, la politique québécoise est à l’honneur dans le polar de Luc Bertrand, qui nous a concocté une intrigue encore plus sordide – enfin, on l’espère ! – que le scandale canadien des commandites.
À la suite du suicide de Raynald Genest, son ancien bras droit, un ex-premier ministre fédéraliste, Marc Rivard, qui a su tiré profit de la guerre contre le crime organisé, fait de surprenantes découvertes dans un cahier qu’il découvre dans la paperasse du défunt. De la lecture de ce cahier, Rivard déduit que Genest, en qui il a eu jadis pleine confiance, se serait livré à des activités pour le moins compromettantes. Son gouvernement n’aurait pas été épargné puisque certains de ses membres auraient trempé dans des affaires illicites. Genest fait également état de complots qui se seraient tramés parmi certains ministres de l’ancien gouvernement et d’une corruption de grande ampleur impliquant le crime organisé. Un nom bien connu revient souvent : Alain Turgeon.
Ces découvertes surviennent au moment où l’actuel premier ministre, Stéphane Bélanger, intente un procès à Alain Turgeon, un ennemi personnel dont il se jure d’avoir la peau. Ça sent éminemment la vengeance et l’avocat Ben-Veniste, qui est chargé de l’affaire, met tout le monde en garde contre ce procès précipité.
À part quelques erreurs de langue et maladresses de style, le polar de Luc Bertrand est mené avec habileté. Pas de la grande littérature, certes, mais un bon moment à passer en compagnie de personnages que l’on se plaît à identifier à bien des acteurs de la scène publique du Québec.