Que faire quand la guerre dévaste tout sur son passage ? Comment dire à son fils que le village a été anéanti, emportant dans la mort presque tous les êtres qui lui sont chers ? Terre et cendres raconte la douloureuse attente d’un enfant sourd et de son grand-père à qui incombe, en tant que survivant, de livrer ce terrible message.
Ce petit roman de moins de 100 pages aborde des thèmes universels : la vie, la mort, la souffrance, le temps. L’écriture, concise et juste, rend bien l’atmosphère de fébrilité qui règne en ce coin d’Afghanistan alors que sévit la guerre contre l’Union soviétique : « […] la loi de la guerre c’est la loi du sacrifice. Dans le sacrifice, ou bien le sang est sur ta gorge, ou bien il est sur tes mains. » Affreuse alternative ! Pour redonner un sens à la vie, il faudrait un miracle : « Il faudrait pouvoir dormir comme un nouveau-né, sans images, sans souvenirs, sans rêves. Comme un nouveau-né, reprendre la vie au commencement. »
Voilà un témoignage bouleversant de la souffrance qu’infligent les hommes aux hommes et qui nous parvient, à nous, dans la rumeur confuse des bulletins d’information. Ils sont utiles ces livres témoignages qui permettent un contact avec le cœur du sujet : des êtres en sursis, condamnés à vivre des vies réduites à la souffrance.