Le détective Philip Brennan découvre une scène de crime particulièrement sanglante et cruelle : deux amies ont été assassinées et l’une d’elle, enceinte, a été éventrée. Le fœtus a disparu. Et la scène se répète. Commence alors une chasse au tueur en série qu’il faut capturer avant qu’il ne fasse d’autres victimes !
Voilà un bon départ. Mais après une quarantaine de pages, on déchante on devine rapidement les revirements à venir, tout est trop prévisible pour que le suspense perdure : décidément, le puzzle a des pièces trop grosses.
C’est sans compter que dans ce roman les personnages manquent de substance : les femmes sont geignardes et capricieuses, les détectives, coureurs de jupons ou sages et romantiques, et les hommes, lubriques et vaniteux. Tania Carver a pourtant suivi la recette pour instiller les émotions fortes : des crimes odieux, un détective vertueux qui a du flair mais aussi des accès de panique, une histoire d’amour à l’eau de rose, des intrigues secondaires un peu nunuches, les inévitables infidélités, de la psychologie de pacotille et des stéréotypes éculés, comme ce « cadavéreux médecin légiste » qui a « une silhouette de macchabée, une mine d’enterrement ».
Avec ses deux superhéros qui se tirent miraculeusement des pires embûches, Substitutions plaira à un certain type de lecteurs, ceux et celles qui lisent un ou deux romans par année, en vacances ou en transit dans une gare. Pour les lecteurs plus exigeants, le roman de Tania Carver ne présente aucun intérêt.