Disons-le d’emblée : voici un livre dont le clan Royal ne se sera pas servi pour mousser la candidature de la première femme politique française à se présenter aux élections présidentielles pour une grande famille politique (le Parti socialiste).
Certes, les deux journalistes reconnaissent, au passage des 300 pages de leur long descriptif, certaines qualités à cette nouvelle star, comme il se doit diplômée d’une grande école, malgré ses origines assez modestes : détermination, courage, persévérance, grandes habiletés communicationnelles. Pour le reste, Ségolène Royal est décrite comme une femme manipulatrice, autoritaire, cassante, solitaire, populiste, avec un caractère explosif, et surtout sans grandes idées pour la France. En bref, une femme essentiellement d’images, comme le prouverait la médiatisation de la naissance de son quatrième enfant : quelques heures seulement après l’accouchement, elle donnait des entrevues télévisées pour renforcer sa réputation de personnalité proche des préoccupations quotidiennes des électeurs. Au grand dam de son célèbre conjoint, François Hollande, cadre supérieur du Parti socialiste et lui-même prétendant présidentiel, qui aurait été indigné de ce geste peu commun.
Le livre nous éclaire sur les principales motivations de cette jolie quinquagénaire : notamment sur les rapports homme-femme, une préoccupation qui prendrait sa source dans l’opposition envers un père très autoritaire et aussi envers une famille, nombreuse, conservatrice (et à droite), avec laquelle elle aurait rompu totalement les liens depuis nombre d’années. « Sa passion de la chose publique est mue par la possibilité d’un renversement de pouvoir entre les sexes », avancent les auteurs. Plus tard viendra aussi l’écologie, et ce, avant que ce thème devienne largement fédérateur.