L’ex-animateur de télévision Marcel Béliveau et son épouse Sylvie Granger ont concocté un petit ouvrage regroupant des mots et expressions du parler populaire québécois, qu’ils ont intitulé Savoureuses expressions québécoises. Ce livre, divisé en deux parties (les mots et les expressions populaires), est coiffé d’une introduction plus que modeste. On y retrouve des expressions typiques comme « être gras-dur » ou « s’énerver le poil des jambes » ainsi que des mots issus du jargon populaire tels que « achaler », « mâche-patates » ou « cossins ».
Le mot ou l’expression sont présentés dans leur forme populaire et suivis d’une courte définition, parfois d’un exemple. Cet ouvrage souffre pourtant d’un manque flagrant de constance et de rigueur ; certains mots sont pourvus d’un ou de deux exemples alors que d’autres n’en ont aucun. De plus, on ne retrouve aucune explication historique ni même de simple spécification régionale, ce qui aurait été certes pertinent pour un ouvrage de ce genre. Il serait donc tout à fait éhonté de qualifier ce livre de dictionnaire ; tout au plus peut-on parler de regroupement alphabétique, voire de liste.
En plus de nous présenter des expressions et des mots de tout acabit, les auteurs ne se sont pas gardés d’inclure dans leur ouvrage des expressions populaires franchement grossières, qu’il est inutile de répéter ici, deux tableaux dressant une liste des jurons québécois (de « être en baptême » à « torrieux ») et une liste des mots désignant un imbécile. Si l’introduction nous explique que « certains mots et expressions parfois vulgaires et grossiers, n’ont pas été laissés de côté, puisqu’ils font partie du langage populaire », il reste que ce choix est discutable.
Bien qu’il puisse être amusant pour un instant, Savoureuses expressions québécoises a un contenu bien pauvre et n’est, pratiquement, d’aucune utilité. Il peut s’avérer être un cadeau charmant pour un cousin français ou un ami américain, mais sans plus. Ce ramassis d’expressions et de mots n’apporte rien de neuf, ni au monde linguistique ni au monde littéraire.