Après L’effet de la pluie poussée par le vent sur les bâtiments (Lanctôt, 1999), Patrice Desbiens récidive avec une poésie qui nous parle encore du vide de l’existence dans une langue simple et d’une qualité littéraire indéniable.
Ces textes nous révèlent toujours un quotidien à la limite de l’insignifiance et du tolérable, mais porteur cependant d’une dimension qui le transcende. Si une personne peut, parfois, se sentir « aussi impuissante et / silencieuse qu’un / téléphone / débranché », il n’en demeure pas moins que, curieusement, nous sommes — peut-être malgré nous — habités par la vie. C’est comme si nous ne pouvions l’éviter… Patrice Desbiens nous dit : « Quelque chose dans l’air / fait que je suis en vie. » Mais le vide se fait tout de même omniprésent dans l’univers de notre poète franco-ontarien, un vide rempli de rage et de douleur pouvant briser l’être. Finalement, comme dans ses autres œuvres, c’est constamment l’acte d’écrire qui soutient avec fragilité notre présence au monde.