Le titre donne une modeste et juste idée de cet effort collectif. D’une part, il s’agit d’admettre que quelque chose ne va pas. D’autre part, il s’agit, cette fois, de scruter le fond des choses plus que leur mise en marché. D’emblée, on se situe en dehors des mirages de la souveraineté dite incontournable et on se prive des faciles et stériles consensus. Du coup, on accepte de payer le prix de la franchise : la souveraineté ne traverse pas, à la manière de Candide, le meilleur des mondes possibles et il y a lieu d’identifier avec honnêteté les erreurs de parcours, les révisions déchirantes, peut-être même les impasses. Bien sûr, les auteurs, presque tous capables de vigueur et de logique, perçoivent différemment les difficultés et les remèdes et il serait trompeur et artificiel de leur imputer un diagnostic parfaitement univoque. Il n’en demeure pas moins que certains constats recueillent (presque) l’unanimité. L’obsession référendaire est décrite comme ce qu’elle est : une obsession. Le Parti québécois perd le droit de se considérer comme une sorte de PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) et de conformer le projet souverainiste à ses mSurs partisanes. Les stratèges, plus portés aux astuces qu’à la diffusion du « sens de l’indépendance », ne sont plus seuls à occuper l’avant-scène. Certes, ils imposent toujours au plaidoyer souverainiste de multiples calculs stratégiques, insistant, par exemple, pour vanter les mérites électoraux d’une élection à la proportionnelle ou pour entamer avec le fédéralisme un débat à double-fond, mais au moins l’essentiel recouvre ses droits : le peuple qui fait dépendre sa liberté de conditions dites gagnantes risque d’attendre longtemps. On appréciera la clarté parfois brutale, mais toujours saine, avec laquelle des textes comme ceux de Serge Cantin ou de Michel Venne osent dire que rien n’est acquis. Le nombre limité des collaborateurs ne peut qu’accréditer ce sentiment de prudence.
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