Auteure remarquée de Bas les voiles ! publié l’an dernier au moment où la France s’interrogeait sur sa gestion des signes religieux en milieu scolaire, l’écrivaine d’origine iranienne récidive avec un autre ouvrage engagé, destiné à répondre aux arguments soulevés à la fois par des intellectuels européens partisans du voile « par tolérance » et par des intégristes islamiques européens propagandistes du voile comme élément central de la culture musulmane.
Or, dénonce l’écrivaine, « il n’y a jamais eu de voile innocent, sans signification particulière. Le voile a toujours signifié la soumission de la femme à l’homme [ ] sa réduction à l’état d’objet sexuel appropriable ». Celle qui associe le voile à « l’étoile jaune de la condition féminine », soutient avec force que ce vêtement est devenu l’instrument privilégié des « musulmanistes », qui profitent de la tolérance occidentale pour imposer leur prosélytisme.
« Quand le discours islamiste dit ‘liberté’, il faut entendre la liberté des dogmes islamiques », soutient-elle. Les promoteurs occidentaux de la tolérance se font donc, déplore l’auteure, les alliés objectifs de cet islam de combat : « [ ] on ne doit pas sous-estimer la stratégie islamiste qui prétend soumettre la vie politique et sociale à la religion, qui entend exploiter toutes les imperfections et les faiblesses des pays occidentaux, toutes les difficultés de ceux qui y vivent, mais aussi leurs structures et leur attachement aux libertés, pour diffuser et renforcer sa vision islamiste totalitaire du monde et de la société ».
Analysant cette persistance intégriste en islam et les moyens de la combattre en Europe, Chahdortt Djavann cible ce qui constitue, selon elle, la source de ce djihad (guerre sainte) permanent. « Le monde musulman n’admet pas la pluralité philosophique. La pensée non religieuse n’a pas sa place dans le monde musulman. C’est là tout le problème. »