L’ATSA, vous connaissez ? C’est le nom d’un collectif, provenant de l’expression action terroriste socialement acceptable. Vous ne connaissez pas ? La publication ATSA, Quand l’art passe à l’action célèbre ses dix ans d’existence et se propose du même coup de dire tout sur ses productions avec des textes permettant d’en apprécier les démarches.
Il y a dix ans, l’idée d’une œuvre éphémère qui met en cause le médium devait encore être défendue, le médium, comme le support, ayant été et étant encore essentiels à la définition de la grande majorité des œuvres produites et conservées dans les musées. Aussi, il a fallu une ruse pour associer un musée ‘ sans l’attaquer pour autant ‘ à la présentation publique d’un projet, lui-même né d’une pure coïncidence. Le titre ‘ vous devrez le découvrir vous-même à la lecture de l’entrevue d’Annie Roy et de Pierre Allard ‘ suggérait quelque chose de subversif, une action terroriste qui rendrait victimes des innocents. L’idée était inacceptable. L’art, envisagé comme solution de rechange à la violence, rendait ainsi possible l’existence d’un terrorisme socialement acceptable. Ce projet est alors devenu un projet de vie, un projet de société.
Depuis, chaque année, parfois plusieurs fois par an, ont été créées des productions atsaïennes. Certaines d’entre elles sont rééditées d’une année à l’autre, mises à jour en quelque sorte. Inscrites d’emblée dans la catégorie « art engagé », elles ont été créées dans des lieux autres que ceux traditionnellement associés à l’art. Dans le livre anniversaire, chacun de ces projets est illustré d’images d’archives et est commenté par un auteur, une personnalité du monde médiatique qui, malgré le recul et sans doute grâce à lui, nous en donne une vision qui démontre son apport, en tant qu’œuvre d’art, dans le processus de changement du monde.