Les éditions Écosociété nous offrent un livre dans lequel nous retrouvons les traductions de deux textes publiés en 1997 aux États-Unis aux éditions Seven Stories Press. L’auteur d’un de ces deux textes est le célèbre analyste des médias, l’Américain Noam Chomsky, dont la réputation n’est plus à faire. Le second auteur, moins connu mais tout aussi pertinent et intéressant que le précédent, est Robert W. McChesney, professeur à la faculté de communication de l’Université de l’Illinois.
Les textes remettent en question les dessous de l’Histoire que l’on tente assidûment de nous laisser ignorer. Les deux auteurs soulignent également le fait que, depuis que l’implication économique des grosses compagnies est nécessaire à l’existence des médias, l’information qui y est véhiculée est déformée et intéressée. Cette allégeance idéologique, implicitement sous-entendue dans l’engagement économique, a transformé les médias en un lieu apolitique et antidémocratique, les coupant ainsi de leur fonction populaire. Les médias sont devenus un espace d’expression que s’est constitué l’élite en regard de ses intérêts. Dans Les exploits de la propagande, Chomsky nous montre avec quelques grands événements de l’Histoire, depuis la Première Guerre mondiale, comment les hautes instances économiques et politiques américaines ont su contrôler et diriger l’opinion publique américaine et planétaire en leur faveur. Dans Les géants des médias, une menace pour la démocratie, McChesney remet en question l’intégrité des différents organes d’information. Conséquemment au monopole que se sont arrogé les quelques compagnies médiatiques majeures au cours des dernières années, l’information qui y est véhiculée tend, tout comme s’oriente l’économie, à s’uniformiser. Ce livre met à nu le mythe du premier amendement de la Constitution des États-Unis. En le démythifiant de la sorte, nous sommes en mesure de compléter le questionnement amorcé par les auteurs : y a-t-il toujours une réelle liberté d’expression dans les espaces publics médiatiques ?