Dédié « aux écrivains anonymes », ce roman nous parle des affres de la « Littérature ». Cyril Cordouan — éditeur en vue — en a marre de tous ces manuscrits qu’il est obligé de lire, de juger et, surtout, de refuser. Tous ces états d’âme qui lui passent sous le nez l’exaspèrent au plus haut point. Pourquoi tous ces écrits plus ou moins pertinents ? Pourquoi cette pseudo-créativité qui circule dans une liberté nuisible pour les « vrais » écrivains ? « Les manuscrits pullulent. On ne les voit pas, mais ils circulent autour de nous, ils nous encerclent, nous assiègent discrètement, se déplacent sous des camouflages divers […] Ils prolifèrent dans la pénombre, se reproduisent entre eux […] » C’est trop !
Tant les écrivains que les éditeurs sont, ici, observés et critiqués sous tous les angles. Nous sommes en présence d’une satire intelligente, très mordante de ceux et celles qui prétendent écrire, et de ceux et celles qui se permettent de porter des jugements sur l’« Écriture », les ineffables « Mots ».
Écrire nous apparaît, à la limite, comme une maladie à soigner pour toute personne désirant, à tout prix, se faire éditer. Et n’oublions pas, ô comble d’ironie !, que Jean-Marie Laclavetine est, lui-même, membre du comité de lecture des éditions Gallimard…