L’auteure s’intéresse depuis de nombreuses années à la place qu’occupe la femme dans l’Église. Elle possède une maîtrise en théologie et elle se sert ici de ses connaissances, de son expérience spirituelle et sociale, pour venir en aide aux femmes qui sont aux prises avec des problèmes « cléricaux ». Je les qualifie ainsi parce que c’est la meilleure façon pour moi d’exprimer la réalité décrite : des femmes qui travaillent au sein de l’Église et qui entretiennent des relations sexuelles avec un clerc tandis que d’autres sont victimes de harcèlement et même de licenciement injuste.
Qu’elles fassent partie de la première ou de la deuxième catégorie, elles ont toutes en commun la caractéristique suivante : elles ont été, consciemment ou non, victimes d’un abus de pouvoir de la part d’un membre du clergé. C’est pour les aider à se relever que l’auteure a recueilli des témoignages, étudié le phénomène et enfin écrit cet ouvrage, qui se divise en trois parties. Dans la première, on nomme les maux par leurs noms, « codépendance des femmes et abus de pouvoir des clercs » : très intéressant ! La seconde partie nous explique que le pouvoir qu’exercent les hommes n’est pas ordinaire mais « sacré ». Et c’est là que le bât blesse. On y apprend ce qu’est le Magistère, le code de l’Église. La place qu’y tient la femme y est à ce point « effacée » On comprend qu’il soit aisé « d’ambitionner ». Aussi, il est important de réagir, de rompre le silence empoisonné, de créer un juste équilibre des forces entre hommes et femmes. La dernière partie, peut-être moins intéressante quand on n’est pas soi-même victime, enseigne aux femmes à se prémunir contre l’abus et à se remettre debout après avoir été victimes de leur propre dévouement