Paris, les années 1950 : le maçon Paul Marot, dit Paulo, est victime d’un accident bête qui aurait pu lui coûter la vie. Mais, contre toute attente, non seulement le Paulo survit-il à sa chute d’un échafaudage, mais il en revient plus futé qu’avant. À la loterie du hasard, le pue-la-sueur à gapette a tiré un numéro gagnant ! Aussi refait-il sa vie dès sa sortie de l’hôpital, séjour dont il garde certes un mauvais souvenir : « En dehors de Dora, les autres infirmières et les filles de salle sont des tarderies cradingues, à faire débander le satyre du bois de Boulogne. La graille est à gerber, le pieu rembourré avec des noyaux de pêche. Et le tutu, ah ! le tutu ! Quinze jours à la flotte, déjà, ou à des bouillons de légumes, des tisanes qui sentent la vieille paillasse. »
Inexplicable, le phénomène qui métamorphose Paul Marot en voyant transforme également sa vie : le modeste maçon rencontre Dora, une jolie infirmière, soulève les coffres-forts, fréquente les grands de ce monde et prédit l’avenir à tous ceux qui se présentent dans son cabinet de consultation qu’il a évidemment aménagé dans un ancien troquet. Car dans l’entourage du maçon voyant, on lève le coude ! Même son greffier Duchat lape avec bonheur les gouttes sur le zinc ! Avec son pote Alphonse et ses nouveaux aminches, le neurologue Jérôme Piédelapin, le libraire Jean Tardif, le marchand de fonds Alexis Gerrade et le journaliste Bernard Louvet, Paulo se taille rapidement une place au soleil. En lisant Paulo, on n’a aucun doute sur les origines de l’auteur : Jean Chaumely maîtrise l’argot parisien comme un Amerloque le slang ! À lire, pour le plaisir des mots, des images savoureuses et la vérité des personnages.
Un drôle de bougre, le miraculé Paulo et, pour emprunter le langage de son auteur, un récit poilant ! Sans aucun doute, ce roman plaira à ceux que l’argot ne rebute pas.