L’idée d’aller au lit sans écouter le bulletin d’informations de fin de soirée vous jette-t-elle dans une angoisse sans nom ? Votre ordinateur est-il devenu votre seul et unique ami ? Pensez-vous échapper à vos angoisses en compilant toutes les informations sur l’objet de vos peurs ? Si oui, vous avez peut-être développé une dépendance à l’information. C’est une nouvelle toxicomanie et ça vient d’arriver sur les rayons des maladies de l’époque.
Michel Lejoyeux, psychiatre et « spécialiste des humeurs », résume ainsi l’objectif de son ouvrage : « […] comprendre la manière dont l’actualité permanente joue avec nos nerfs et comment, dans le même temps, nos angoisses personnelles se déplacent sur les thèmes de l’actualité pour se rendre plus présentables ».
Dans une première partie, il compare l’accro à l’information, celui qui croit que tous les malheurs du monde vont s’abattre sur lui, à l’hypocondriaque alarmé au moindre signe « inhabituel » dans le fonctionnement de son corps. Puis, il trace le contour de l’hypocondriaque médiatique et en dresse la typologie (le boulimique, le méfiant, l’imaginatif triste, etc.). En prime, Michel Lejoyeux propose quelques tests pour mesurer notre propre niveau de dépendance à l’égard des médias.
S’attachant ensuite à remonter aux sources de cette pathologie du comportement, l’auteur nous apprend que l’hypocondrie médiatique – comme toutes les névroses – tient son origine d’une libido mal vécue, d’un narcissisme envahissant ou de la maladie du contrôle, ou de tout cela à la fois. Enfin, le clinicien prodigue quelques conseils et suggère certains exercices pour éviter d’être emporté par le flux des informations qui nous parviennent de toutes parts.
Bien qu’attaché principalement au point de vue clinique, Overdose d’info, Guérir les névroses médiatiques fait œuvre de critique sociale en mettant au jour certaines retombées insoupçonnées de l’information en continu. Tout en étant très critique de la manière dont celle-ci est relayée, le livre de Michel Lejoyeux nous rappelle toutefois que chacun reste libre de ses choix et que chacun peut décider, pour lui-même, de la place qu’occupera le discours médiatique dans la conduite de sa vie.