D'entrée de jeu, l'auteur indique ce qui nourrit son écriture : la résistance au « Même », à la pression du conformisme ; le refus d'entrer dans la logique de la concurrence individuelle et d'adhérer aux valeurs d'une société libérale qui a pour idoles l'argent, les médias et la technologie. Le poème devient ainsi un lieu où exercer une autre forme de présence, par l'intervention d'un « brouillard lyrique » qui permet d'estomper la réalité immédiate, de mettre à distance le contemporain. Il s'agit d'appréhender le monde non plus prioritairement par la vision ou l'intellect, mais en retournant au sentiment de l'existence, en traçant les contours d'une identité collective qui traverserait les frontières des nations et des sexes, tout en admettant l'abîme des subjectivités : « J'apprends à écouter le chant du refuge entre mes oreilles, la résonance de mon espèce fragile ». Par un repli sur l . . .
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