Provincial quelque peu complexé, l’écrivain Christophe Hostier, jeune trentaine, marié et père de deux gamins, part à Paris faire l’enregistrement d’une émission de son cru, à son image, avec la célèbre équipe de Proud Prod. À cette occasion, il croise différentes personnalités de la télévision française l’air beaucoup moins jeune qu’à l’écran. Il y fera notamment la connaissance de Sidonie, l’assistante pas si belle, pas si sexy, du producteur, mais tout de même jolie, un brin mystérieuse, très charmante et, tout compte fait, super bandante !
Après l’enregistrement, il part pour l’Amérique, à Montréal plus précisément, pour assister à l’adaptation d’un de ses livres à l’Espace Go. Mais ce qui l’impressionne au plus haut point, c’est son escale de six heures en terre américaine, à Pittsburgh, où il en profitera pour, comme il dit, « humer l’Amérique ». À travers les vitres de l’autobus 28X il voit défiler un IKÉA, forcément différent de celui de Grenoble, un Pizza Hut identique à ceux de France mais avec un parking six fois plus grand, d’authentiques automobilistes américains dans d’authentiques voitures américaines, de grands bâtiments en brique rouge puis, enfin, des gratte-ciel dont les vitres réfléchissent le soleil couchant.
Drôle de numéro que ce Français suffisant bien qu’insuffisant, fausse voix grave, piètre lecteur ayant une opinion sur tout, s’immisçant dans les pensées des autres, prenant ses désirs pour des réalités, doutant constamment de ses grandes certitudes, feignant avec tout autant de talent l’indifférence, l’enthousiasme, l’amour, l’audace, la modestie et dont la pensée distille goutte de miel sur goutte de fiel. De quoi ça retourne ? « Comment dire, euh, en gros, c’est un gars qui essaye d’explorer à fond ses mauvais côtés, ses mauvaises tendances, sans rien se cacher. »