Lire Gatien Lapointe, c'est recevoir dans les veines une puissante décharge venue de la terre. Cette terre, avec ses arbres, ses cours d'eau, ses bêtes, semble parler pour la première fois, comme si la nature avait trouvé en ce poète un messager. « Un cri sourd du cœur de la terre / Monte par les racines de cet arbre, / Suit chaque branche, chaque feuille, / Et va s'écraser contre le ciel. / J'ai tout le visage noirci. » Parler de la terre, c'est aussi parler du pays d'où l'on vient. Et Lapointe le fait plus d'une fois. Avec des accents nationalistes, parfois. Dommage que l'histoire littéraire généralement enseignée dans les cégeps et les universités n'ait retenu que cette adhésion, alors que les chants « de mon pays » aujourd'hui ont saveur de redite. Cette lecture idéologique, en plus de réduire la poésie à son message, de lui enlever son épaisseur, a nui . . .
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