Auteur de trois fictions, Les montagnes russes, Les tours de Londres et Les amitiés inachevées, Jacques Côté signe ici son premier roman policier. L’histoire se passe à Québec, durant l’été 1976. Daniel Duval et son collègue Louis Harel, enquêteurs à la Sûreté du Québec, n’ont que quelques jours pour résoudre une étrange affaire : quelqu’un s’amuse à tirer sur les automobilistes circulant sur le boulevard Duplessis. Ils découvriront, à leurs dépens, que le tueur est un jeune psychopathe, maniaque des voitures, qui a décidé de « bouffer du poulet » pour venger la mort de son cousin. L’enquête se déroule sur une semaine, chaque journée constituant un chapitre. Le suspense est maintenu jusqu’au bout ; la traque du suspect rencontre quelques écueils et donne lieu à deux belles courses poursuites.
L’intrigue se nourrit de l’hétérogénéité des mondes qui constituent la société québécoise à la fin des années 1970 : les quartiers populaires de la Basse-Ville où vit le jeune meurtrier, la douceur du quotidien dans les cottages de la Haute-Ville, le milieu des bars et des prostituées, le monde de la police avec sa hiérarchie et ses luttes intestines, celui des médias, démagogique et avide de scoop. En jouant sur les registres de langue, en intégrant à ses dialogues un parler populaire épicé de jurons, Jacques Côté donne à sa fiction une coloration sociologique, aux effets parfois forcés, mais toujours intéressante. Au total, en dépit de quelques fautes de frappe ou de français, le roman se lit vite et bien.