« Pour toi toujours, ma belle petite Marianne », lit-on en préambule sous une citation du Petit prince. Le joli titre, Mes jours sont vos heures, annonce un legs à cette petite fille, « ce que j’ai de plus précieux » confesse Geneviève Robitaille, dans un livre qu’elle veut recueil de souvenirs car « par Marianne, j’ai trouvé comment ne pas laisser mourir les vies en moi », « […] je peux encore voir de la vie dans les choses de la vie ».
Vie intérieure, vie présente, vie enrichie par de précieuses amitiés, comédie de la vie embellie par la passion pour le théâtre, vie de souffrances léguées par la maladie, omniprésente ici bien qu’énoncée avec pudeur, comme avec une certaine retenue malgré la monomanie qu’elle entraîne inévitablement. Avec naturel, et parfois une candeur tonique, Geneviève Robitaille nous livre une existence – la sienne – sur laquelle elle porte un regard à la fois lucide et exalté : « Je ne veux pas que l’on oublie Elie Wiesel, de tout temps. Je ne veux pas que l’on m’oublie, pour un temps ».
Une confession sensible dont on retiendra les passages poignants sur la maladie : « J’ai toujours peur de quelque chose. Je crois que ma plus grande lassitude vient de cette peur continue qui m’habite ».