Puisqu’il s’agit ici non d’une biographie, mais de Mémoires, le signataire a toute latitude pour placer les accents à son gré et négliger les épisodes qu’il préfère oublier.
De cette latitude, Brian Mulroney use et abuse. Habilement, il confesse des erreurs mineures et facilite ainsi la mise en marché des éloges qu’il multiplie sur son règne et son leadership. Sa méthode présente cependant certaines garanties de fiabilité. Il cite en surabondance, en effet, les comptes rendus, les actes officiels résultant des négociations, le journal des débats… Le lecteur obtient ainsi une version moins impressionniste. Précaution importante, car Mulroney, dès qu’il le peut, embellit son rôle, magnifie ses réussites, atténue ses jurons, ne cite ses correspondants que dans leurs éloges. Sans le recours massif à des textes indiscutables, la crédibilité du reste serait frappée de leucémie. Même les nombreux extraits du « journal . . .
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