Dominique. Sa vie s’en va nulle part, l’amour lui manque et elle est sur le point de laisser son emploi. Un soir, dans un bar du centre-ville de Montréal, il y a Marie. Marie, c’est cette fille qui attire par sa beauté et qui rend fou tellement elle est mystérieuse. Ce n’est peut-être qu’une histoire d’un soir. On constate plutôt qu’il s’agit d’une passion brûlante. Le père de Dominique sent que sa fille se trouve sur une pente dangereuse.
Au-delà du récit de cette triste aventure amoureuse, ce premier roman, Marie mirage, se distingue et émeut. Tout d’abord, il se distingue par le style très énergique d’Isabelle Gagnon. Chaque courte phrase vient donner du poids à la descente vertigineuse de l’héroïne : « Boire pour oublier. Boire pour m’insensibiliser. Je crevais de soif ». Ensuite, ce roman émeut parce qu’il nous présente une touchante relation entre un père et sa fille. Pas une relation ordinaire. Une relation silencieuse et empreinte de tendresse. Un lien qui révèle les silences et le malaise d’un père vis-à-vis des souffrances d’un être qu’il souhaite heureux.
Dans tout ce que la ville comporte de froid et d’impersonnel, ce rapport filial réchauffe tant que l’on se prend à avoir le goût d’être à la place de la narratrice.