L’autobiographie romancée Mariana et Milcza nous parvient de Winnipeg, où la professeure Marie Jack (née Bartosova) enseigne à l’université du même nom. Dans ce premier roman, l’auteure raconte son enfance à Jeseník, en République tchèque, dans la région de la Moravie-Silésie.
Dans les années d’après-guerre, les jumelles Mariana et Milcza vivent paisiblement avec leurs parents dans leur demeure de Horka, « une grande maison blottie dans la verdure, en contrebas d’une colline ». Leur père Jaromir Strilka est médecin, alors que leur mère Theodora Hassil est issue d’une famille pauvre. Pour venir en aide aux siens, celle-ci a été placée dès l’âge de huit ans comme « petite bonne » tout d’abord chez une tante fortunée, puis auprès d’un riche et célèbre architecte. « Fille de paysans, elle travaillait comme servante. »
Ce qui devait arriver arriva et la jeune Theodora est tombée amoureuse de Gustave, un des fils de la maison. La guerre et la résistance à l’envahisseur allemand sont venues interrompre les liaisons clandestines des deux amoureux, jusqu’au drame final, cruellement prévisible. « Arrêté par la Gestapo […] on n’a sûrement pas tardé à exécuter [Gustave] et à l’enterrer dans une fosse commune. » Si la triste fin de l’histoire a laissé Theodora en proie à une immense douleur, elle lui a permis de contracter un mariage avec Jaromir, une union qui s’est par contre avérée malheureuse.
C’est ainsi que d’anecdote en anecdote, on découvre les années de jeunesse de l’auteure et de sa famille, années parfois joyeuses, parfois difficiles, jusqu’à son entrée à l’Université d’Olomouc, vers 1960. Ce moment important de la vie de Marie Jack coïncide avec la mort de son père, un tournant dans son existence. Peu après, Mariana (ou Marie) part en France, puis au Canada, mais retourne souvent au pays voir sa sœur jumelle et sa mère, jusqu’à la mort de celle-ci, autre étape inéluctable de sa vie d’adulte.
L’écrivaine a quitté son pays natal en 1969, au lendemain du Printemps de Prague, et a obtenu un doctorat de troisième cycle à Paris avant d’immigrer définitivement au Canada dans les années 1980.
Mariana et Milcza nous permet de pénétrer à l’intérieur d’une famille tchèque de l’après-guerre et d’en partager rêves et secrets. La mauvaise traduction de l’espagnol au français de l’archiconnue chanson « La Paloma » agace le lecteur et rompt le rythme de la lecture. Et c’est dommage, car l’histoire est somme toute bien racontée.
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