Madonna est beaucoup plus qu’une Michiganaise qui compose des chansons à succès ; elle est devenue une icône de la culture de masse, imposant sa musique pop, son style audacieux, son image provocante, son corps charnu et généreusement exposé.
Comme c’est le cas pour Céline Dion, tout le monde sait qui est Madonna sans pour autant connaître le titre de ses œuvres : c’est le signe de la célébrité. La collection « 30 secondes » comptait déjà une cinquantaine de titres sérieux, dont Politique en 30 secondes de Steven L. Taylor, Mathématiques en 30 secondes de Richard Brown, ou encore Théories économiques en 30 secondes de Donald Marron. Ce Madonna en 30 secondes n’est ni une traduction ni le premier ouvrage consacré à la chanteuse ; The Madonna Reader : A Decade of Debate about the Diva (sous la direction de Robin Potter, Continuum) est paru il y a plus de 25 ans.
Lui-même Québécois, le biographe évoque l’enfance de Madonna Ciccone et les racines québécoises de sa grand-mère maternelle, nommée Elsie Fortin, originaire de l’Estrie. Mais ce sont les succès fulgurants sur disque, sur scène et en images qui sont racontés dans un style concis et enthousiasmant. Le vidéoclip occupe une place déterminante dans cette production de masse marquée par les innovations visuelles, l’audace des costumes et les scandales ; Madonna voulait titiller, voire outrepasser les limites de la décence. Billy Robinson met en évidence les collaborations déterminantes de Madonna avec des catalyseurs comme le producteur Nile Rodgers pour son deuxième album Like a Virgin (1984), ou encore le couturier Jean-Paul Gaultier, qui lui corsètera admirablement le buste pour ses costumes de scène, en 1990. Chacun gagnera de la notoriété de l’autre.
Madonna n’est pas totalement étrangère au monde du livre, puisqu’elle a fait paraître en 1992 un ouvrage illustré intitulé SEX – quoi d’autre, me direz-vous ? –, mais aussi des histoires pour enfants. On la dit grande lectrice. Sur le plan iconographique, on présume que l’éditeur Hurtubise n’a peut-être pas eu accès à toutes les photos de cette bête de scène ; les dessins choisis et les montages sont souvent décevants. Très instructif et sans redondances, ce Madonna en 30 secondes pourra même en apprendre aux inconditionnels de cette compositrice douée qui refuse de se répéter. Seul l’encart consacré à David Bowie m’a semblé incomplet, avec des faits saillants mal choisis et trop centrés sur sa période d’après 1980, pourtant moins innovante. Néanmoins, on peut reconnaître que Billy Robinson a réussi son défi de résumer Madonna en 30 secondes : presque comme un quickie !