Dans son second livre, L’homme à l’autographe, Zadie Smith nous présente un jeune autographiste en quête d’identité, né d’un père chinois et d’une mère juive. Son travail – quelque peu méconnu – consiste à recueillir et à revendre des autographes et des objets ayant appartenu à des célébrités. Loin d’être un prétexte au récit, cette profession est le centre même du roman, qui suscite discussions et réflexions profondes sur la célébrité, la passion… et l’obsession.
L’intrigue débute au réveil d’Alex-li Tandem alors qu’il se remet d’un bad trip d’acide. Déboussolé, il découvre, affiché sur sa porte, l’autographe de son idole : une actrice des années 1950 qui a toujours refusé à ses fans un papier signé de sa main. Cependant, incapable de se rappeler quand et comment il a reçu ce trésor, Alex-li part à la recherche de la vieille actrice pour s’assurer que ce n’est pas là le fruit de sa propre main en proie à la drogue.
Maniant un sarcasme brillant, des images et des comparaisons originales, le style de L’homme à l’autographe soutient avec talent des réflexions humaines et sans prétention sur la religion, l’art, la culture et la société. Cependant, la grande culture dont fait preuve l’auteure devient parfois un obstacle à la lecture. Mis à part ce petit accroc, le roman de Zadie Smith est une des perles de l’année grâce au point de vue réaliste qu’il exprime sur le monde de la célébrité, n’en oubliant pas les deux aspects fondamentaux : adulateurs et adulés.