Dans l’essai L’héritage spirituel amérindien, Jacques Languirand, que l’on connaît notamment pour l’émission Par 4 chemins dont il tient la barre à Radio-Canada depuis 1971, ainsi que Jean Proulx, philosophe et professeur à l’Université Laval, ont combiné leurs savoirs afin de démystifier la spiritualité amérindienne. Cet ouvrage, qui continue la réflexion amorcée par Le dieu cosmique, À la recherche du Dieu d’Einstein publié par ces deux mêmes auteurs, éclaire la spiritualité amérindienne et en dresse un portrait en quatre parties : sa cosmogonie, ses pratiques, ses rituels et son éthique.
La première partie, « Le Divin », explique les dieux fondateurs qui sont au cœur de l’esprit autochtone : le Grand Esprit, Terre-Mère et le dieu cosmique. Habilement, les auteurs comparent la spiritualité amérindienne au taoïsme, à l’hindouisme et à la pensée d’Einstein ‘ dont la théophanie est mise en parallèle avec celle des Amérindiens ‘ afin de nous faire découvrir la spiritualité autochtone. La deuxième partie, intitulée « La voie spirituelle », illustre comment les Amérindiens intègrent leur spiritualité quotidiennement à travers la nature, la médecine et la figure du chaman. On y apprend que chaque parcelle de la création tant vivante qu’invisible a le pouvoir potentiel d’enseigner et de livrer des secrets divins, car « tout ce qui vit est lié et forme ainsi le grand cycle de la vie ». Les auteurs nous parlent également des outils qui permettent aux tribus autochtones d’entrer en contact avec l’invisible : le totem, la pipe sacrée, le tambour, le cristal, le feu, l’arbre de vie et les animaux. À cela s’ajoute une description informative de la danse du soleil, de la hutte à sudation, du bâton de parole, et des différentes plantes aidant à la purification des corps. La troisième partie, « L’éthique », aborde la morale de vie amérindienne qui est personnifiée par trois symboles: le guerrier, l’ancien et la mère. Dans l’éthique amérindienne, tous sont gardiens de la terre « et se partagent le même souffle et ne forment qu’un seul grand tout inséparable ». La quatrième partie, « L’espérance », traite de la façon de concevoir la mort et comment celle-ci possède un grand pouvoir de renaissance ; pour les Amérindiens, après la mort l’âme retourne à la mémoire ancestrale et communique encore avec le monde visible.
Écrit simplement, et offrant un panorama de tout ce que sous-tend la spiritualité amérindienne, cet essai ne propose toutefois pas d’explorer les différentes croyances de chacune des tribus du territoire québécois. Il est un outil global sur la spiritualité amérindienne. Pour en savoir plus sur la spiritualité de nos ancêtres Américains et pour trouver des réponses au vide spirituel de notre modernité en mal de repères et prise dans un discours scientifique désacralisant, ce livre est une intéressante porte d’entrée grâce à sa vulgarisation et à tous les aspects dont il traite.