Dommage, L’évangile de Judas aurait pu être un très bon polar si les deux auteurs avaient maintenu le rythme et le ton de la première partie du livre ; mais l’introduction, en deuxième partie, d’éléments d’une conspiration du mal qui dépasse toute crédibilité affaiblit progressivement l’intérêt qu’on y trouvait, avant de déborder carrément sur une finale à l’eau de rose qui laisse le lecteur indifférent. On comprenait au début que Robert Laffont ait fait figurer ce livre de deux Québécois dans sa collection « Best-Sellers » ; mais on s’interroge par la suite sur le bien-fondé de ce choix devant l’invraisemblance de l’affrontement entre le mal et le bien mis en scène par le récit. S’il évoque parfois le souvenir de La puissance des ténèbres d’Anthony Burgess, le roman est loin d’atteindre à la puissance évocatrice de celui du romancier anglais. Aussi est-on tenté de l’abandonner en cours de route.
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