Les professeurs ont besoin de partager leurs recherches et d’être à l’écoute de celles de leurs collègues. Les colloques sont le moyen privilégié pour créer des occasions d’échange et de partage. Encore faut-il que ces événements soient accessibles géographiquement et qu’ils soient porteurs des sujets qui préoccupent ces chercheurs. Là est le rôle de l’Association des professeurs des littératures acadienne et québécoise de l’Atlantique (APLAQA), dont les colloques ont lieu presque toujours dans cette région.
On y cherche à « inscrire dans la durée la recherche littéraire en contexte minoritaire » en stimulant la réflexion sur les littératures acadienne et québécoise et « à les mettre en rapport avec toutes les autres littératures d’expression française du Canada et du monde ». Fondée au printemps 1991 par deux jeunes professeurs de l’Université du Nouveau-Brunswick, Robert Viau et Louis Bélanger, l’association organisait son premier colloque à l’automne de la même année. Vingt et un ouvrages sont nés des colloques qui ont eu lieu depuis.
Le présent ouvrage, placé sous le thème d’« État des lieux et perspectives d’avenir en études littéraires en Acadie, au Québec et au Canada français », complète le 25e colloque, qui a eu lieu à Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) en 2015. Les articles sont répartis en cinq thématiques : « États et repères historiques », « Littératures et trames culturelles », « De métissage et de traditions : représentations régionales », « Renaissances littéraires acadienne, africaine, antillaise et louisianaise », « Société, contacts et jeu », auxquelles s’ajoute une section consacrée aux témoignages de certains professeurs qui rappellent entre autres la qualité des échanges et la nécessité de telles rencontres dans leur cheminement professionnel.
Les textes, pointus et écrits dans le style caractéristique des articles savants, abordent une multiplicité d’œuvres dont celles de Jacques Ferron, Jean-Jules Richard, Daniel Poliquin, Patrice Desbiens, Hédi Bouraoui, Édouard Glissant. Ils ouvrent la réflexion sur des horizons divers par des approches théoriques différentes. Ils sont signés par des professeurs qui, pour la plupart, enseignent dans des universités des provinces de l’Atlantique, tout en laissant une bonne place à des professeurs de l’Ontario, de la Saskatchewan, du Québec, des États-Unis et de la France, dont les champs d’études sont complémentaires à ceux de l’Atlantique. Toutefois, un seul article est consacré à une figure de la littérature acadienne, Rose Després, ce qu’on ne peut que regretter, alors que cette littérature est au cœur de la mission de l’APLAQA.