L’ouvrage de Martine Hébert est une tentative de cerner ce qu’est la pratique très controversée et aujourd’hui fort répandue du lobbying, particulièrement auprès des instances gouvernementales québécoises. Dans les sept chapitres qui composent son essai, l’auteure examine cette façon d’influer sur les décisions qui se prennent par nos bons gouvernements.
Professionnellement intéressé à la chose, j’ai cru qu’il me serait utile de lire ce livre, qu’il pourrait s’avérer profitable de mieux connaître ce que sont ces créatures qu’on appelle les lobbyistes. Mais même armé de la meilleure des volontés, le propos ne lève pas.
Comme le dit l’auteure, « [l]e lobbying ne s’apprend pas sur les bancs d’école, il s’apprend sur le terrain ». Aussi bien dire que la lecture de cet essai était une perte de temps. Le titre parle des « secrets du lobbying ». Je ne les ai pas trouvés. En fait, les personnes qui s’intéressent vraiment au lobbying n’ont pas à lire cet ouvrage. L’information de base qu’il contient sur la structure gouvernementale est disponible sur Internet. Le reste est un ramassis de trucs et d’astuces qui fait penser à un de ces livres « pour les nuls » bien connus.
J’ai bien aimé, parce que ça m’a fait rire à quelques reprises, les citations d’auteurs connus mis en exergue de certains passages. Par exemple à l’astuce numéro 9, « Structurer son opinion », on peut lire Voltaire : « On parle toujours mal quand on n’a rien à dire » ; à l’astuce numéro 11, « Utiliser plusieurs types d’arguments », Sophocle est cité : « Parler beaucoup et parler à propos ne sont pas la même chose ». On aurait aisément pu se contenter de ces passages pleins de sagesse, ou du moins plus percutants pour l’imagination du lecteur, que les longues explications qu’ils accompagnent.
Ce livre n’est certainement pas ce qu’il promet d’être en quatrième de couverture, un outil « indispensable ». Il aurait dû bénéficier d’un peu de mûrissement avant de paraître.
Il ne s’agit pas de traiter d’un sujet controversé pour qu’un livre soit bon. Mais sous l’ombrelle des récents scandales gouvernementaux, celui-ci pourrait bien se vendre.