Merveilleux chat raconte l’histoire d’un maître d’escrime japonais dont la maison était hantée par un gros rat qui terrorisait tous les chats, même les plus forts et les plus hardis, jusqu’à ce que le maître introduise dans la pièce du rat un vieux chat qu’on disait le plus habile du monde. Il entra dans la pièce du rat lentement et tranquillement et aussitôt le rat tressaillit d’effroi. Le chat s’en approcha à pas lents et tout simplement prit le rat dans sa gueule et l’emporta. Le soir, tous les autres chats se réunirent autour du vieux chat et lui demandèrent son secret. Chacun des chats ayant exposé qui sa technique, qui sa force, qui son astuce, le vieux chat leur explique que pour échapper à tout agresseur, il faut être affranchi de tout, perdre toute forme, pour ne pas donner prise à l’ennemi. « Quand il y a un moi, explique-t-il, il y a aussi un ennemi. Si quelque chose survient, on y fait face comme inconsciemment, et cela ne laisse aucune trace. » Telle est l’attitude du zen qui est exposée tout au long de ce livre au style clair et rigoureux, sur un sujet à première vue insaisissable. L’auteur, Karlfried Graf Dürckheim, a séjourné plusieurs années au Japon où il a appris l’art du tir à l’arc de son maître Umeji Kenran. Le livre est illustré de splendides dessins de Klaus Bertelsmann.
Dans le même domaine, l’anthologie Les patriarches du zen offre au lecteur un véritable trésor réunissant des extraits de discours d’une quarantaine de grands maîtres zen, accompagnés de calligraphies et de photos, couvrant une période allant du Bouddha ( Ve siècle av. J.-C.) à Deshimaru (1914-1982). On y répète à satiété les principes du bouddhisme zen sur l’impermanence, la vacuité, l’éveil, la sagesse et l’art d’embrasser les contradictions. Le livre d’Evelyn de Smedt, qui a accompagné Deshimaru pendant neuf ans, et de Catherine Mollet, spécialiste des religions d’Asie, permet de rapprocher et de comparer ces enseignements d’une vieille sagesse, mais qui demeurent encore actuels.