Rédigé en contrepoint du célèbre Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818) de Mary W. Shelley, ce roman nous est présenté sous la forme de « mémoires » comprenant divers écrits : une correspondance, un journal personnel, des poésies d’Elizabeth Lavenza, sœur adoptive de Victor Frankenstein, qui deviendra sa femme par des fiançailles maudites Tout est « vu » par Elizabeth, mais Theodore Roszak a repris le point de départ du récit de Mary W. Shelley : l’histoire est rapportée par Robert Walton qui reçoit les « mémoires » – en 1806 – des mains d’Ernest, frère de Victor, comme il avait écouté, en 1799, alors qu’il était explorateur de l’Arctique, l’étrange aventure de Victor à la poursuite de son « monstre ». Dans le roman de Roszak, Elizabeth s’exprime sans entraves et vivra pleinement son aventure
Enfant abandonnée, elle a été recueillie par la baronne Caroline Frankenstein, celle-ci issue d’une famille aristocratique cultivée, influencée par l’esprit des Lumières : l’enfant recevra ainsi une éducation propre à ce courant de pensée. En fait, tout le château des Frankenstein – du nom de Belrive – est empreint de connaissances encyclopédiques, mais il est aussi envoûté par la magie de certaines « images du Mal ». Elizabeth se rendra compte que la baronne s’adonne aux pratiques de sorcellerie, d’alchimie : elle y sera « initiée » par des femmes cultivées et émancipées dans l’« esprit » de leur temps.
Toujours est-il qu’Elizabeth accédera progressivement à des connaissances l’amenant plus loin que cet esprit rationnel auquel Victor adhère mais qu’il va transgresser en manipulant les forces et « lois » de la nature. En fait, les deux protagonistes vont s’allier, transgresser et fusionner dans une relation infernale issue d’une machination délirante. Ce roman est relativement fascinant pour les amateurs du genre, mais comporte d’inutiles longueurs qui alourdissent l’ensemble.