En bon professeur dont la course fut féconde, Jean-Marc Piotte laisse des traces de son parcours. Quitte à préciser sans cesse ces traces. D’où la nouvelle édition de son généreux survol de la pensée occidentale. On y trouve peu d’effets de manche, mais beaucoup de rigueur dans le résumé de réflexions immenses, un respect des auteurs d’autant plus méritoire que Jean-Marc Piotte n’a jamais caché ses valeurs, une belle liberté dans le choix des témoins.
Car Jean-Marc Piotte ne réserve pas l’auréole du penseur aux seuls philosophes. Certes, il paie tribut aux « prévisibles » que sont Aristote ou Hegel, mais il n’écarte pas pour autant Freud ou Tocqueville, même si tels penseurs sont rarement conviés dans le cercle philosophique. Cela décloisonne et stimule.
Certains thèmes, de façon parfois un peu forcée, font fréquemment surface. Si l’auteur qu’examine Jean-Marc Piotte n’en a pas toujours fait un élément majeur de sa pensée, il est patent, en revanche, que ces thèmes méritent qu’on consente à un certain détour. Pensons à la question juive, au féminisme, à l’État, à la religion. Jean-Marc Piotte ajoute à propos de chacun une bibliographie triée et éclairante. Trace précieuse.