Ces 68 « grands discours de l’histoire du Québec » ont été prononcés par des politiciens et des hommes publics parmi les plus célèbres et les plus éloquents depuis 1793 : Louis-Joseph Papineau, Louis-Hippolyte La Fontaine, Wilfrid Laurier, Honoré Mercier, Maurice Duplessis. Les discours de certains grands tribuns, dont Pierre Bourgault, Claude Charron et Lucien Bouchard, sont aussi inclus dans ce livre. Celui-ci permet de juger sur pièces de certains discours marquants de notre histoire nationale dont on n’aurait hélas ! retenu qu’une seule phrase considérée comme emblématique. Ainsi, on peut lire deux des discours du président français Charles de Gaulle, celui de Québec et celui de Montréal, dont seule la conclusion est restée dans les mémoires (« Vive le Québec libre ! »). De René Lévesque, on retrouve le discours du soir du premier référendum, « À la prochaine fois », mais aussi sa réaction de 1981 suivant la nuit des longs couteaux, après le rapatriement de la Constitution contre la volonté du Québec. De Robert Bourassa, on peut relire la déclaration de 1990 aprčs l’échec de l’Accord du lac Meech sur le Québec, qui était, disait-il alors, « aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement ».
Lui-même rédacteur de discours, Paul Terrien a écrit entre autres pour Brian Mulroney, Jean Charest et Stephen Harper. Les résultats de sa recherche sont impressionnants ; ce livre est fondamental pour comprendre le Québec d’hier et d’aujourd’hui. L’ouvrage se termine par le discours récent du président français Nicolas Sarkozy prononcé à l’Assemblée nationale du Québec : « Les Canadiens sont nos amis, et les Québécois, notre famille ».
On fait une série de découvertes en lisant ce recueil, par exemple une suite de conférences enflammées et patriotiques de Thomas Chapais et de Joseph-Napoléon Francœur sur l’infâme Règlement XVII qui a restreint l’enseignement du français dans les écoles ontariennes à partir de 1912. D’autres textes promeuvent le droit de vote aux femmes. Ce livre nous permet de juger directement de la pensée politique d’une multitude de personnages fondamentaux de notre histoire politique. Bien sûr, plusieurs d’entre eux ne rédigeaient pas eux-mêmes leurs textes, mais ils les signaient et les endossaient pleinement au moment de les prononcer publiquement. Comme on le constate à la lecture de cet ouvrage, les débats sur la langue, l’identité et la souveraineté du Québec mobilisent nos politiciens depuis trois siècles.