Dracula de Bram Stoker est un des mes romans fétiches. C’est pourquoi je me suis plongé, avec beaucoup d’attentes et de curiosité, dans Les amants de la pleine lune, qui a toutes les apparences d’un roman sentimental, genre que je ne fréquente guère d’habitude, mais qui a ceci de particulier : un des personnages principaux s’appelle Bram Stoker et l’éditeur nous promet que « ce roman au charme aussi mystérieux qu’envoûtant éclaire d’une lumière passionnante un moment méconnu de la vie de Bram Stoker, l’auteur de Dracula ». Qu’en est-il au juste ? En 1886, Damaris Sterne, l’héroïne du récit, a dix-huit ans et mène la rude vie des filles de pêcheurs, à Whitby, en Angleterre. Un soir de tempête, elle rencontre Bram Stoker, alors régisseur de théâtre, qui a fui Londres, la tyrannie de son mentor l’acteur Henry Irving, et sa femme Florence qui se refuse à lui depuis la naissance de leur premier enfant. Bram Stoker est un personnage étrange, tourmenté, fasciné par le sang, la violence et la mort. Entre lui et Damaris, c’est le coup de foudre et il s’en suit une liaison passionnée qui occupe plus de la moitié du volume et qui en est la partie la plus intéressante. Au cours de son séjour à Whitby, Bram Stoker prend des notes, s’informe des légendes et des superstitions locales, fait d’étranges équipées nocturnes. Et peu à peu, un personnage fait surface : le comte Dracula ! Cela dit, Les amants de la pleine lune n’est pas un roman fantastique. Roman d’amour, roman de murs, ils est centré sur la personnalité charismatique de Damaris Sterne, une femme de tête, passionnée, vive et intelligente qui découvre qu’on ne brave pas impunément les conventions de l’Angleterre victorienne. Le récit a quelques longueurs, mais les deux personnages principaux sont dépeints de manière remarquable. Ann Victoria Roberts réside à Whitby, petit port anglais dans lequel Bram Stoker a situé quelques scènes fortes de son récit de vampire, et dont elle évoque à merveille l’ambiance, le décor et la vie des habitants de l’époque. Ce roman rend hommage à un auteur dont la vie est assez peu connue, mais qui nous a laissé un des plus beaux récits fantastiques de tous les temps. Nous en découvrons la genèse à travers les amours de Damaris et de Bram.
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LES AMANTS DE LA PLEINE LUNE
- Belfond,
- 2001,
- Paris
471 pages
29,95 $
Trad. de l’anglais par Françoise du Sorbier
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