Moins léché que Le réseau corneille, Le vol du frelon demeure tout de même un très bon roman d’espionnage. Les personnages, sympathiques, rappellent ceux du roman précédent : il y a la femme courageuse et engagée, les jeunes gens prêts à tout risquer pour déjouer Hitler et les nazis qui progressent dans toute l’Europe, des traîtres ; on y retrouve aussi des brouilles, des vengeances personnelles, des histoires d’amour et, immanquablement, des victimes qui font les frais d’une guerre cruelle, comme dans toutes les guerres. L’auteur de romans à succès Ken Follett réussit, encore une fois, à tenir ses lecteurs en haleine.
À titre d’informateur pour le Renseignement britannique, Hermia demande à Arne, son fiancé danois, d’espionner les installations radars des Allemands au Danemark. Ce sera finalement le jeune frère d’Arne, Harald, qui mènera l’entreprise, pour le moins périlleuse, de livrer aux Anglais, dont les pertes sont inestimables, les photos des installations allemandes. C’est à bord d’un petit avion qu’il a rafistolé que Harald et Karen, une jeune juive dont il est épris, traverseront la mer du Nord et tenteront d’atteindre l’Angleterre avant la pleine lune qui permettra le grand débarquement.
Dans cette autre chronique de guerre, Ken Follett sait rendre l’atmosphère empreinte de la fébrilité de l’attente en exploitant les thèmes, inépuisables, de la trahison, de la solidarité et de l’engagement en temps de guerre. Ses protagonistes, peu importe leur camp, s’engagent corps et âme à vaincre l’ennemi et connaissent, tour à tour, leur heure de gloire.