Dès les premières pages, le premier roman d’Emmanuelle Brault m’a intriguée, mais sa lecture m’est vite apparue comme une entreprise ardue. Voilà un type de roman avec lequel je ne suis pas familière un récit teinté de spiritualisme et d’ésotérisme qui tient à la fois du roman d’aventures, du conte philosophique, du roman initiatique et de l’histoire d’amour. Projet ambitieux, s’il en est, mais risqué.
Une jeune Occidentale douée de pouvoirs surnaturels, être singulier investi d’une grande mission, se lie avec des Asiatiques pour participer à la reconstruction d’un pays d’Asie et pour, ultimement, réaliser l’alliance du Tigre et du Loup. En somme, on sait peu de choses au sujet de ce pays dévasté, et pas davantage de cette femme-Loup, Lu, Petit Loup pour Khaï, dit Gros Minou, sinon qu’elle dort dans un petit lit avec sa doudou, qu’elle se fait bercer par Khaï qui l’installe sur ses genoux au moment des repas. À travers les pérégrinations de la femme-enfant, on en apprend bien peu sur la fameuse alliance à laquelle le récit doit mener. On nage en plein mystère mais ce mystère qui s’épaissit au fil des pages n’attise pas la curiosité, il agace plutôt. Sans repères, la lectrice éclectique que je suis s’est rapidement lassée de ce livre qui n’est ni un roman d’aventures, ni un récit philosophique et pas vraiment un roman initiatique. Un roman d’amour ? Non plus.
Mythification, télékinésie, lévitation pour moi, cette incursion dans les arcanes d’un monde ésotérique, ça ne lève pas. Un salmigondis indigeste.