Texte paru dans le dossier Gabrielle Roy du numéro 132 de Nuit blanche sous le titre « L'empreinte des grandes rivières ».
Pourquoi suis-je si souvent interpellé par la douleur sourde qui traverse les écrits de Gabrielle Roy ? Peut-être suis-je aujourd’hui troublé par la conscience exacerbée du temps chez cette écrivaine dont les récits dramatisent si intensément l’effacement de la mémoire. Dans Le temps qui m’a manqué, recueil de fragments autobiographiques que Roy n’a pu compléter avant sa mort en 1983, le retour à Saint-Boniface au moment du décès de la mère entraîne une véritable dérive de la tristesse. Car c’est au moment où les souvenirs affleurent dans l’écriture que leur présence fragile n’est plus qu’un chemin défaillant, une faible émanation sortie de la distance.
Alors le temps et l’espace se confondent . . .
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