Fête de l'imagination, de la culture et du ludisme, Le projet Syracuse, premier roman de Georges Desmeules, est l'un des récits québécois les plus réussis à s'inspirer de Jorge Luis Borges. Un exégète tapi dans l'ombre entreprend de narrer les tribulations d'un mathématicien nazi, Wolf Habermann, alias Thomas Lewis, devenu espion et conspirateur aux États-Unis afin de ralentir les recherches scientifiques des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Le projet fou que cet espion met en place prend appui sur la passion nationale pour le baseball, et le roman ne cesse alors de lier ce sport à la mythologie américaine (qui n'exclut pas le Québec) par une figure constante, celle de la régénération et du passage. C'est dire comment une histoire fictive parvient à amalgamer l'ensemble de la vie intellectuelle étatsunienne du XXe siècle.
L'intérêt du roman tient aux . . .
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