Dix-huitième ouvrage de Raymond Lévesque, Le petit Lalonde fait référence au monde de la chanson québécoise, mais ne concerne pas directement le célèbre chanteur Pierre Lalonde. On sait que le Québec connaît à chaque génération son enfant-vedette : Gérard Barbeau durant les années 1950, René Simard durant les années 1970, la jeune Céline Dion durant les années
Le ton de ce nouveau roman surprend par son humour acéré, provocateur, anticlérical et souvent vulgaire. Certains passages crus sont presque du niveau des livres de Pierre Falardeau. Mais le ton engagé de jadis a fait place au désenchantement. On comprend que le succès dans le milieu de la chanson ne dépend pas beaucoup du talent des artistes, mais surtout de leurs réseaux et de leurs appuis. C’est la triste vérité que Raymond Lévesque nous décrit pourtant avec beaucoup de justesse. On peut d’ailleurs s’amuser à reconnaître les personnages réels (au nom transposé) qui sont évoqués dans ce roman.
Je persiste néanmoins à croire que c’est dans la poésie que Raymond Lévesque nous a donné ses plus belles pages, dans des recueils comme Le temps de parler (1977) et l’anthologie Quand les hommes vivront d’amour (1989).