Dans son dernier roman, Maxence Fermine redonne vie à l’explorateur français Henri Mouhot, né à Montbéliard en 1826 et mort à Luang Prabang au Laos en 1861. À peine sorti de l’enfance, Henri rêve d’aventure et de liberté. Un professeur qui l’a remarqué aiguise encore son désir de voyager en lui donnant à lire de grands auteurs : Homère, Cervantès, Voltaire Lorsque l’occasion se présente enfin, Henri part pour Saint-Pétersbourg où il enseignera le français à deux jeunes filles de bonne famille. Mais c’est au Cambodge et au Laos qu’il passera le plus de temps. C’est ainsi que débute la brève biographie romancée d’un explorateur méconnu à qui l’on doit, entre autres, la découverte des ruines d’Angkor, la cité interdite, ancienne capitale de l’Empire khmer.
Voilà un homme épris de liberté qui n’hésite devant rien. Pour financer le voyage, son mécène exige qu’il rapporte pour la collection de l’Académie royale de Londres l’un des insectes les plus recherchés : le papillon de Siam. Sa quête d’aventures le mènera au cœur de la jungle où non seulement il verra le précieux papillon qu’il est interdit de capturer, mais où il mesurera l’ampleur de son impétueuse vocation. « Devant lui passent des ombres, figures étranges et tutélaires, troublantes visions qui glissent sur les eaux noires, rompant le fil de sa solitude. [ ] Et tandis qu’Henri Mouhot devient lui-même l’une de ces ombres, si pure, si transparente, et qu’il contemple en silence les embarcations qui lentement glissent sur l’onde, se confondant avec le paysage verdoyant, il sait qu’il vient de croiser les fantômes passés ou à venir des grands explorateurs de ce monde, cherchant comme lui une raison de vivre dans la découverte, l’aventure, le voyage, même s’il sait qu’aucun d’eux ne parviendra jamais au terme de sa quête parce qu’il est impossible de capturer son propre reflet dans le miroir. »
Le papillon de Siam rend un vibrant hommage à l’homme idéaliste et en quête d’absolu qu’était Henri Mouhot. Parti aux limites extrêmes du monde à la recherche d’un papillon rare qu’il verra ou imaginera voir, c’est d’abord et avant tout avec lui-même qu’il a rendez-vous.