Un drôle de gars, ce musicos qui se trimballe avec sa contrebasse : « De loin, je dois ressembler à un jeune gars qui flirte avec son arrière-grand-tante, du genre girafe à grosses hanches. »
Un contrebassiste français se rend en Amérique pour une semaine d’enregistrement à Montréal. Or, dès le débarquement à Mirabel, un problème se pose : le musicien se trouve malencontreusement privé de son instrument C’est à l’aéroport, donc, que débute l’aventure. De péripétie en péripétie, on en apprend un peu plus sur ce saltimbanque constamment dans la déveine. Pendant son séjour au Québec, outre boire de la bière avec les épaves, manger de la poutine et avoir le ventre lourd, il fera la connaissance de quelques personnages assez colorés : Nancy, la réceptionniste du studio qui lit dans ses pensées et qui sacre pour tout et pour rien, son frère Bunny qui squatte l’appartement d’un dénommé Daniel Bianquina que personne ne connaît, Raymond Robinet, professeur de contrebasse à la retraite, sa fille Gisèle et, bien sûr, les vedettes que le petit orchestre accompagne. On apprendra que l’instrumentiste a la musique dans le sang : il a passé son enfance dans l’entourage de son père qui jouait du cymbalum au Lakatos Paradise. Son voyage au Québec sera d’ailleurs pour lui l’occasion de tourner une page douloureuse de son passé.
Court roman écrit avec un brin d’humour, Le musicos nous surprend dans les dernières pages. Le récit d’Hervé Mestron n’est certes pas un morceau d’anthologie, mais il permet de meubler agréablement une couple d’heures, l’été, sur un banc de parc.