Fabien Ménar récidive : Flemmar Lheureux, le protagoniste un peu dingue de son premier roman, Le grand roman de Flemmar, refait surface mais, cette fois, il est entouré de personnages excessifs et drolatiques. En mettant en scène une intrigue policière disons « autour de la littérature », Ménar s’en donne à cœur joie, égratignant au passage le milieu de l’édition et le monde universitaire.
L’élément déclencheur ? Les dix tomes du roman Notre pain quotidien publiés simultanément chez dix éditeurs. Il n’en faut pas moins pour mettre le feu aux poudres, attiser les convoitises et réveiller les bas instincts de l’espèce littéraire et de sa nombreuse descendance, toujours en quête de gloriole ou de profits. Mais voilà que l’événement littéraire se corse d’un double meurtre chez lesdits éditeurs. Entrent alors en scène le sympathique et très cultivé lieutenant Lemaître, qui en plus d’élucider les crimes fait la promotion de la littérature parmi ses sergents, la non moins sympathique Clothilde, étudiante en littérature et commis à la librairie Masson, dont les répliques mordantes décapent les faux jetons et lui valent le plus grand respect et, bien sûr, le raté sympathique, défenseur acharné des grands classiques, ce cher Flemmar, abruti d’ambitions mort-nées.
Nul doute que Fabien Ménar est un amoureux transi. La littérature, du père Goriot à la tribu Malaussène, compte sûrement parmi ses maîtresses les plus chères ! Sous sa plume, narquoise et féconde, un monde fou fou fou s’offre à nous ! Une comédie humaine, façon Daniel Pennac.
En dire davantage relèverait du sacrilège !