Issu des réflexions inspirées par son travail de thérapeute, cet essai du psychanalyste Guy Corneau expose le mal de vivre affligeant bon nombre de personnes et les façons de reprendre contact avec la part intacte et lumineuse en soi.
Confronté aux violences de l’existence, à commencer par le choc de la naissance alors que le bébé passe d’une matrice chaude à un vide froid et chaotique, l’individu craint la répétition de cette séparation initiale et n’a de cesse de se cuirasser. Angoisses, compulsions, phobies, mécanismes de défense inadéquats redonnent un illusoire sentiment de contrôle, mais au prix d’une contraction de tout l’être et de blocages tant psychiques que physiques.
Mais une pulsion créatrice, ce « meilleur de soi », tend à s’affirmer, faisant craqueler les masques mis en place et créant une douloureuse mais salutaire dissonance entre l’image que l’on entretient et sa personnalité authentique.
Corneau propose des pistes pour défricher cette pulsion de vie et l’entretenir : détente, contemplation, respiration consciente, méditation, visualisation… et c’est là que l’on glisse vers les modes nouvelâgistes avec la loi de l’attraction (telle que présentée dans le best-seller Le secret) et la réincarnation. Peut-être ces présomptions, présentées comme des hypothèses de travail et non comme des théories, combleront-elles les lecteurs dont la quête les pousse sur ce chemin d’ouverture.
Pour ma part, la physicienne que je suis a été particulièrement irritée par le chapitre prétendant traiter de mécanique quantique. Qu’un thérapeute jungien adepte d’archétypes universels et de synchronicité soit séduit par l’idée d’un champ universel reliant toutes les entités est compréhensible, mais lui fallait-il faire la démonstration que des libres associations de concepts mal compris ne créent pas la science ? La chose s’avère d’autant plus gênante lorsque l’on se rappelle la valeur de l’auteur dans la pratique de sa propre discipline.
Toutefois, que ce bémol n’empêche pas le lecteur de cheminer à sa guise dans cette œuvre par ailleurs forte.