Qu’est-ce qui pousse l’être humain à tuer ? La guerre, la fin non consentie d’un amour, la panique, la colère, la vengeance, l’appât du gain, la légitime défense ? Au nom d’une idéologie, on tue sans vergogne. Lorsque la colère explose, impulsivement on commet l’irréparable. Par dépendance à la drogue, on assassine lâchement Voilà des lieux communs. Tous les jours, ou presque, nous sommes témoins de drames dans lesquels quelqu’un perd la vie : les livres d’horreur, les romans policiers, les journaux, les écrans, petits et grands, nous décrivent et nous montrent souvent en détail les horreurs du crime. Si bien qu’insidieusement on s’habitue à toutes ces images de massacres, de cadavres éventrés, de mares de sang. Qu’on pense à l’Holocauste, au génocide du Rwanda, aux nombreux règlements de compte, aux drames conjugaux dont les images nous émeuvent à peine tant on en voit. Et qu’en est-il des tueurs en série ? qu’est-ce qui les motive à répéter des gestes de destruction tout à fait gratuits ?
Stéphane Bourgoin, qui travaille à la formation des enquêteurs au Centre national de formation de police judiciaire de l’École de la gendarmerie nationale à Fontainebleau, nous présente dans son livre quelques-uns des « monstres » qui ont défrayé la chronique au XXe siècle à travers des extraits d’entrevues qu’il a réalisées avec certains d’entre eux. Doit-on être quelque peu voyeur pour apprécier Le livre noir des Serial Killers ? Faut-il avoir des goûts morbides ou être avide de sensations fortes ? En fait, il suffit d’être curieux et de s’être déjà posé la question suivante : comment des êtres humains se transforment-ils en machines à tuer ? Car le tueur en série se caractérise par son indifférence devant la douleur qu’il inflige, par son absence totale de remords et par son habileté à déjouer les forces policières.
Le livre noir des Serial Killers ouvre une brèche dans le mur de l’inconcevable en présentant la biographie de sept tueurs en série et en donnant la parole à des êtres qui ont franchi l’extrême limite de l’humanité.
Âmes sensibles s’abstenir.