Éric Cormier est un poète, dans la jeune vingtaine, habitant le Nouveau-Brunswick. Sa poésie reprend les thèmes habituels d’une certaine poésie dite « noire », notamment la souffrance de l’être jeté dans le monde sans repères précis. L’avenir apparaît ainsi totalement incertain, sinon carrément vide de sens… L’être humain est surtout fatigué par cette ambiguïté de la vie, par l’ennui et la solitude : « d’après vous… j’existe ? »
Le monde est évoqué à la manière d’une journée ordinaire, de la vie qui cherche son emplacement ; elle semble là, présente, sans saveur et angoissante. On nous dit : « nous nous sommes regardés / trop lentement / vivre sur des souvenirs / le crâne bercé par les mots / vivre de morbides silences / vivre de vie et d’angoisse. » On le voit, c’est l’absurdité, le doute, qui dominent l’univers de notre jeune poète.