Fils et petit-fils de médecin, Terry McKechnie a lui aussi prêté le serment d’Hippocrate. Depuis, il travaille aux urgences dans un hôpital de Los Angeles. Confronté tous les jours à des cas qui ne lui laissent guère le temps d’une longue réflexion, Terry se retrouve parfois en proie à un accablement moral devant son impuissance. Homme d’une grande probité, comme sa profession et ses valeurs personnelles l’exigent, il sera appelé à s’interroger sur la valeur et l’authenticité de sa promesse après avoir rencontré Virginia, la toute nouvelle épouse de Rick, un ancien compagnon de fac plutôt terne et prévisible.
L’intérêt du roman de Nova réside avant tout dans les délicats sujets qu’il aborde et dans les questions qu’il suscite. En effet, la force morale dont Terry a toujours su faire preuve faiblit après une série d’événements qui l’entraînent sur une pente dangereuse. Avec lui, d’ailleurs, nous nous interrogeons sur l’éternelle question du bien et du mal : jusqu’où peut-on aller trop loin ? à quel moment bascule-t-on dans la perfidie ? a-t-on droit à l’erreur quand il s’agit de sauver une vie ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles est confronté Terry, cet homme rationnel qui a toujours fait fi de ses émotions. Aux prises avec sa conscience, le jeune médecin fait le constat que nous sommes tous amenés à faire tôt ou tard : « Avec l’âge, les certitudes s’effacent ; son existence n’était plus qu’un effort continu pour résister au chaos, même si parfois, comme maintenant, quand il était trop fatigué pour lutter, la seule chose qui le retenait d’abandonner, c’était la crainte de ce qui remplacerait cette fatigue. »
Méconnu du lectorat francophone, Craig Nova nous est chaudement recommandé, sur la quatrième de couverture, par John Irving qui a lui-même abordé un sujet semblable avec L’œuvre de Dieu, la part du Diable.