Pour la plupart d’entre nous, le western, c’est avant tout le cinéma, et de préférence le cinéma américain. Pourtant, le western est aussi une littérature qui a connu ses heures de gloire aux États-Unis, même si le genre est en déclin aujourd’hui. C’est pourquoi cet excellent roman du Canadien Guy Vanderhaeghe (dont le titre anglais est The Englishman’s Boy ) est une curiosité à bien des égards. C’est un roman western, comme le laisse supposer le titre, mais c’est bien plus que ça, car il est aussi question du cinéma, et c’est un récit dont l’action, si elle met en scène les cow-boys, les Indiens, les outlaws et autres figures emblématiques du genre, se déroule en partie au Canada. La structure du récit est en montage parallèle : deux histoires, deux époques, deux milieux. En 1923, Harry Vincent, scénariste pour la Best Chance Pictures, est convoqué par son patron, le mystérieux Damon Ira Chance, qui le charge d’une mission qui semble impossible : retrouver Shorty McAdoo, un figurant de western que d’aucuns voient comme l’incarnation parfaite de l’esprit de la Frontière, comme le dernier vrai cow-boy. Chance veut se servir de Shorty pour faire un grand film ! Après quelques difficultés, Harry retrouve le très coloré Shorty qui se met peu à peu à raconter son histoire dont l’action, peu reluisante, se déroule en 1873. Pour cette partie du récit, Guy Vanderhaeghe s’est inspiré d’un épisode véridique et peu glorieux de l’histoire de l’Ouest : le massacre des Cypress Hills, en Saskatchewan. Nous passons donc, chapitre après chapitre, d’une époque à une autre, d’un récit à un autre et, tandis que la bande de chasseurs de loups de Shorty poursuit un groupe d’Indiens qui ont volé des chevaux, Harry, lui, évolue dans la jungle tout aussi redoutable du Hollywood des années 1920, reconstitué avec force détails historiques, anecdotes savoureuses et remarques colorées sur les grandes vedettes de l’époque (Mary Pickford, Charlie Chaplin, Fatty Arbuckle, Douglas Fairbanks, et autres). Tradition romanesque oblige, les deux récits vont se télescoper et, dans la bonne tradition des westerns, il y aura l’habituel showdown, le duel final, mais pas comme on pouvait s’y attendre.
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LE DERNIER COW-BOY
- Calmann-Lévy,
- 1999,
- Paris
386 pages
36,95 $
Trad. de l’anglais par Annick Baudoin et Danièle Berdou
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