Qu'est-ce que Hannah Arendt et Martin Heidegger ont bien pu se dire lors de leur unique nuit de retrouvailles, dans un hôtel de Fribourg, le 7 février 1950 ? Le professeur de philosophie et sa brillante élève s'étaient follement aimés avant la guerre, mais leurs routes avaient pris des directions radicalement opposées avec l'avènement du régime hitlérien. Arendt s'est réfugiée à Paris puis en Amérique, tandis que Heidegger a adhéré au Parti nazi. Pourtant, après dix-huit années de désolation, une « irrésistible contrainte » les a poussés à se revoir. La pièce de Rault se veut une reconstitution possible du déchirant dialogue qu'ont engagé ces deux grands esprits du XXe siècle en cette nuit de février 1950. Manifestement, avec Le démon de Hannah, Antoine Rault tenait un sujet en or.
En ouverture de son livre, Rault glisse une r . . .
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