Gras, faméliques, longilignes ou massifs, poil court, poil long, gris, noir ou tigré, les chats chassent, caressent, se prélassent, se hérissent, miaulent ou feulent, c’est selon. Symbole du mal et de Satan au Moyen Âge, symbole de la protection dans l’Égypte antique, le chat alimente depuis toujours mythes et légendes. Qu’on les tolère, qu’on les adore ou qu’on les déteste, les chats ne laissent pas indifférents.
Dans Le chat proverbial, Hans-Jürgen Greif s’est inspiré de onze proverbes des quatre coins du monde pour tracer quelques traits de ces agiles quadrupèdes qui ne cesseront jamais de nous étonner. Fictifs certes, les chats de Greif sont néanmoins l’évocation éloquente du charme qu’ils exercent sur ceux et celles qu’ils élisent. Car, n’en déplaise aux orgueilleux, n’allez pas croire que vous choisissez un chat à preuve, Grisou, choyé mais en mal d’amour, qui se prend d’affection pour l’amant de sa propriétaire. Tout le contraire de Birbone, le mal-aimé du cimetière où les veuves de Poggioreale font leurs bonnes œuvres, qui s’est laissé séduire par Vannina. À ce chat futé qui a fait la fortune de sa compagne succède, comme par un juste retour des choses, l’héritier d’un discret fonctionnaire retraité de la banlieue de Québec. Puis suivent d’autres fiers représentants de la gent féline parmi lesquels Fenouil, l’amateur de merguez, Jonas le thérapeute, Marcel le mélomane et Gustave l’informaticien
Dans ses onze récits, Hans-Jürgen Greif, en observateur averti, nous parle des chats, de leurs petits travers, de leurs rituels et de leur farouche détermination. À l’amitié fougueuse et démonstrative des chiens, on oppose souvent la discrète mais diplomatique affection des chats « D’après les statistiques, de cent animaux de compagnie survivant à leur maître, deux chiens seulement bénéficient d’un legs, contre neuf chats. » À bon entendeur, salut !