Une nuit comme tant d’autres, au cœur de Bruges, deux brigadiers patrouillent. Petitjean, naïf et pas très futé, s’épanche auprès de son collègue Versavel. Son mélo insipide, qui n’intéresse nullement Versavel, a le mince mérite de l’aider à tuer le temps. Pendant ces vains palabres, à la bijouterie de Ghislain Degroof, un étrange délit est commis : tous les précieux bijoux ont disparu sans toutefois être volés ! Versavel et Petitjean, qu’un heureux hasard mène devant la vitrine du renommé commerce, constatent rapidement que la vitrine est vide, tout comme le reste du local. Quelques jours plus tard, on kidnappe Bertrand, jeune fils du même Degroof. De toute évidence, la puissante famille Degroof est victime d’une vengeance. Commence alors une enquête, tortueuse et peu orthodoxe, qui sera menée par le commissaire Pieter Van In, début quarantaine, carrière bien entamée aux méthodes rodées mais discutables, aidé par la très séduisante et anticonformiste assistante du procureur, Hannelore Martens. Mais le commissaire Van In est-il de la trempe de Kurt Wallander, Erlendur Sveinsson et Harry Bosch ? « Son ami avait quarante et un an, il fumait comme une usine du dix-neuvième siècle et il consommait autant qu’une Land Rover en régime tout-terrain ! » Personnage fort différent, certes, des héros de Henning Mankell, d’Arnaldur Indridason et de Michael Connelly, mais suffisamment rusé et charismatique pour séduire les amateurs de polar.
Voilà des ingrédients prometteurs ! Mais encore faut-il que le cuistot sache pimenter et lier la sauce
Pieter Aspe, bien connu aux Pays-Bas et en Belgique, y jouit déjà d’une brillante réputation. Avec cette première traduction, il y a fort à parier qu’il se fera de nombreux adeptes chez les francophones. Humour narquois, descriptions colorées, intrigue ambitieuse et habile, Le carré de la vengeance sera probablement le premier d’une longue série puisque Pieter Aspe a déjà plus de vingt titres à son actif.